MOYEN AGE


MOYEN AGE

6ème siècle

Les premiers Juifs s’installent à Sens. Mais ils ne se constituent en communauté dans la ville qu’après le 9ème siècle. Le nord de la Bourgogne et son vignoble les ont attiré jusqu’à la fin du Moyen-Âge.

En 562, Sens frappe monnaie, avec une activité économique florissante.

583 : 1ère crue relatée par les historiens. 

7ème siècle 

En 611, le royaume éclate et la ville passe d’une main à l’autre, en fonction des héritages et des convoitises.
L’abbaye Sainte-Colombe est fondée par l’archevêque Loup et Clothaire II, après leur réconciliation. Elle sera administrée sous Dagobert par Eloi, futur patron des orfèvres.
Les rois mérovingiens étaient des chasseurs itinérants, et possédaient plusieurs résidences dans le royaume, dont un palais au bord de la vanne, peut-être à Malay. C’est à cet endroit que Clovis II « succède » à son père, Dagobert, à l’âge de 2 ans. C’est le 1er roi fainéant.

En 660, 1er grand concile de Sens où 30 évêques sont réunis.

8ème siècle

En 725, les Maures débarqués en Camargue remontent toute la vallée du Rhône et assiègent la ville de Sens sans succès. En 727, comme les rois sont incapables d’organiser la lutte contre le Maures , c’est l’archevêque guerrier Ebbon qui les repousse et les écrase à Seignelay, 5 ans avant la bataille de Poitiers où ils sont chassés définitivement en 732.

En 751, les Carolingiens succèdent aux Mérovingiens avec l’arrivée au pouvoir de Pépin le Bref, fils de Charles Martel. C’est à nouveau une période de paix et de prospérité pour la ville. Sens devient une métropole impériale. Avec la renaissance carolingienne, le pouvoir religieux est à sont apogée.
Il reste de cette époque une grande quantité d’objets de culte, qui constituent aujourd’hui une partie du trésor de la cathédrale. En 769, Willicaire, archevêque des Gaules, ramène le corps de Saint-Victor. L’archevêque Magnus reçoit de son cousin Charlemagne, une grande partie du trésor d’Aix la Chapelle : Sainte Croix et reliques de Sainte-Paule, etc.
Sous Charlemagne des comtes sont chargés d’administrer les provinces.

Mais les Carolingiens sont incapables de maintenir l’unité de l’empire qui est coupé en trois. Sens fait alors partie de la Francie occidentale.

9ème siècle

En 857, l’archevêque Ganelon trahit Charles le Chauve en ouvrant les portes de la ville à Louis le Germanique. L’archevêque Anségise devient son conseillé et reçoit du pape le titre de « primat des Gaules et de Germanie« , et la tête de Saint Grégoire le Grand, en 876. Les archevêques suivants porteront encore le titre de « primats des Gaules et Germanie » avec la devise « Campont » (d’après les initiales des évêchés de ChartresAuxerreMeauxParisOrléansNevers et Troyes).

Le 30 novembre 886, les Normands, qui ont remonté la Seine, mettent le siège devant Sens durant 6 mois, sans succès, terrorisant la région.
En 895, Richard le Justicier, comte d’Autun, 1er duc de Bourgogne, repousse avec succès les envahisseurs de la région et profite de cette occasion pour s’emparer de Sens dans la foulée. Il se fait nommer abbé de l’abbaye Saint-Colombe et s’y fera enterré.

C’est le début de la féodalité et les archevêques de Sens affirment de plus en plus leur pouvoir politique. Ils réussissent ainsi à sacrer 3 rois non carolingiens : Eudes et son frère Robert, 2 prè capétiens. Puis Raoul, le fils de Richard le Justicier qui sera le 1er roi à être enterré à l’abbaye Sainte-Colombe.

Le pouvoir central redevient carolingien, mais n’a plus les moyens de se faire obeir : la famille de Robert impose un des siens à la tête du comté par la force et le titre devient héréditaire.
La cité vit ainsi au rythme des tiraillements entre le pouvoir religieux de l’archevêque et le pouvoir civil du comte.

10ème siècle 

L’archevêque Archambaud de Troyes (dit le « prélat criminel »), prélat guerrier aux moeurs barbares, indignes et dissolues, vivait dans l’abbaye Saint-Pierre le Vif. Il fut « foudroyé par la colère divine » après le grand incendie de 967 qui détruisit la cité.

C’est une époque de ferveur religieuse, où les pélerins affluent de tous les horizons pour vénérer les reliques. Vers 982, l’archevêque Sevin consacre l’ancienne cathédrale Saint-Etienne, qui précède l’actuelle. Sévin est hostile à Hugue Capet, mais ce petit fils de Robert 1er est quand même couronné roi en 987, au détrimant des Carolingiens.

Le comte Rainard II
, dit « le cruel » ou « le mauvais », s’oppose violement à l’archevêque Léotheric. Deux rois devront intervenir pour ce litige. 

11ème siècle

En 1015, le 22 avril, Robert II le Pieux s’empare du comté de Sens par surprise. Le comte Rainard, à qui on reproche de protéger les Juifs, se réfugie chez son allié Eudes II de Blois. Il négocie un compromis : il continue d’exercer sa charge comtale et à sa mort le Sénonais sera rattaché au domaine royal (1055).
Sens devient ainsi par la suite le siège d’un important bailliage royal.

Une ère de construction commence émaillée de conflit avec les Champenois aux frontières de la Sénonie, tout le long du 11ème siècle.
En 1068, l’église Saint-Savinien est construite.

12ème siècle


En 1120Louis VI autorise Etienne, prévôt de l’église de Sens à fortifier le cloître (portes, murailles, fossé).

En 1135, la ville choisit de reconstruire sa cathédrale dans un style innovant et caractéristique de cette période de transition : ce fut la première cathédrale gothique de France. Elle vient remplacer l’ancienne cathédrale qui était entourée de 2 églises, Saint-Jean Baptiste et Notre-Dame. La 1ère pierre est posée par l’archevêque Henri Sanglier. L’architecte, Guillaume de Sens, mettra à nouveau ses talents à la disposition de la ville de Canterbury pour reconstruire la cathédrale détruite lors d’un incendie et pour réaliser le tombeau de Thomas Becket plus tard.
À la même époque, la ville bénéficie brièvement d’institutions communales, qui lui sont retirées par Louis VI.

En 1140, à lieu le concile de Sens dans la vieille nef de l’ancienne cathédrale : Bernard, moine cistercien qui reprèsente le pape, condamne Abélard pour ses thèses.

La commune de Sens est créée par Louis VII le jeune en 1146. L’abbé Herbert est tué par une émeute et le roi mène une répression sanglante contre les responsables.

1163, rédaction à Sens par Louis VII de la charte de fondation de Villa Nova Super Yonam (Villeneuve sur Yonne) : cette ville du domaine royal devient franche.

Fuyant Rome qui est envahie par Fréderic-Barberousse, le pape Alexandre III (un Senon Italien) se réfugie à Sens de 1162 à 1165. A son arrivée, il est accueilli par le roi et Sens devient alors capitale de la Chrétientée. Il consacre la cathédrale en 1164.

En désaccord avec Henri II, Thomas Becket passe une partie de son exil à l’abbaye Sainte-Colombe de 1166 à 1170.

A partir de 1179, sous Philippe-Auguste (neveu de Guillaume de Champagne), la tour nord est construite et on réaménage la tour sud.

La ville est ravagée par un incendie en 1184.

En 1186, le roi Philippe-Auguste permet à Sens d’être plus indépendante en lui accordant le droit d’avoir un maire (qui exerce avec les pairs la justice sur les hommes du roi) et des jurés. Il lui accorde une charte qui place la ville sous son autorité exclusive. La commune est définitivement instituée en 1189 ; le portail Saint-Jean est achevé au même moment.

En 1190 le grand baillage de Sens est créé : la ville gouverne un quart du royaume.

13ème siècle 

En ce début de siècle, la muraille est remise en état et la poterne sud Garnier vient remplacer l’ancienne porte romaine qui était usagée. Deux ordres mendiants s’installent dans la ville : les Franciscains à côté de la poterne et les Dominicains (Jacobains) au nord de la ville. Leur seule ressource est la générosité des citadins.

Le 27 mai 1234Saint Louis épouse Marguerite de Provence. Il remet l’anneau nuptial (avec saphir très probablement) à lieu à l’extérieur, devant les portes de la cathédrale, en prononçant ces mots : « Hors cest annuel, point n’ay d’amour ». L’union est célébrée par l’archevêque Gautier Cornut, l’initiateur du palais Synodal. C’est lui qui alla chercher la future épouse en Provence.

La couronne d’épines du Christ transite par Sens, le 12 août 1239, avant d’arriver à Paris. 

En 1248, Saint-Louis repasse à Sens, au départ de la 7ème croisade. Faisant parti du tiers ordre franciscain, il vient présider le chapitre des frères mineurs.

Le jeudi Saint 1268, la tour sud de la cathédrale s’effondre, endommageant gravement le palais synodale.
Saint-Louis passe devant les ruines en 1269, lorsqu’il part pour la 8ème croisade et en 1270, lorsque son corps sera ramené de Terre Sainte, sur le chemin menant à la basilique Saint-Denis.

14ème siècle 

En 1313, l’archevêque Philippe de Marigny, nommé par Phippe le Bel, fait comdamner les templiers. Ils sont amenés à Paris pour être jugés.

En 1318, les bourgeois sont las de procéder à l’election du maire et réclament un prévot royal.

Charle IV étant mort sans héritier, son cousin germain Philippe VI de Valois lui succède. Mais le trône est revendiqué par un autre cousin : Edouard III, roi d’Angleterre. Ainsi commence la guerre de 100 ans en 1337. Les guerres et les famines s’enchainent sur le royaume sans épargner Sens. Les travaux de la cathédrale sont alors interrompus.

En 1348, la peste s’abat sur la cité et les cimetières sont très vite saturés. 1/3 de la population en Europe disparait.

A la bataille de Poitier, le roi Jean le Bon et l’archevêque de Sens Guillaume de Melun sont fait prisonniers par les Anglais. Les envahisseurs ont des fiefs jusqu’en Champagne et la peur s’empare encore plus de la cité.

En 1358, le dauphin Charles V régent du royaume, fuit la révolte parisienne menée par Etienne Marcel et séjourne à Sens. Il ordonne la remise en état des murailles et fait creuser les fossés. Les couvents proches des remparts sont rasés et reconstruits à l’intérieur. Un bras de la vanne est détourné pour aménager un bassin d’alimentation des fossés, près du gué Saint-Jean.

Sous le règne de Charles V, l’armée conduite par Bertrand Duguesclin vole de victoire en victoire. En 1368, les 3 ordres sont réunis en présence du roi : ce dernier convoque les états généraux au palais synodale de Sens, pour lever de nouveaux impots afin de continuer la guerre.
La guerre ravage la région et la ville est assiégée régulièrement. Soucy est rasée en 1378 par les Anglais.
En 1379, Philippe le Hardi, duc de Bourgogne et frère de Charles V, convoque les chevaliers bourguignons à Sens. L’année suivante le roi meurt. Son fils Charles VI le fol prend la succéssion, mais comme il manque de lucidité, la couronne est convoitée.

15ème siècle

En ce début de siècle, c’est la trêve et beaucoup de places fortes ont été prises aux Anglais par les Français. Le royaume malmené est miné par la rivalité entre le duc d’Orléans et le duc de Bourgogne. Les Anglais profitent de l’occasion pour reprendre l’offensive.

Les techniques de guerres se modernisent : une fabrique de canons s’installe en 1409 dans la cité.

L’archevêque de Sens est tué pendant le désastre de la bataille d’Azincourt en 1415. En 1416, le duc de Bourgogne s’allie aux Anglais et les troupes Anglaises et Bourguignonnes se succèdent aux pieds des remparts.

Catherine de France, fille de Charles VI est mariée avec le roi d’Angleterre Henri V par l’archevêque de Sens, en 1420, à Troyes. Elle apporte comme dot la couronne de France à la mort de Charles VI ; le dauphin Charles est déclaré illigitime. Juste après le mariage, Sens est assiégèe par leurs troupes. La ville resiste 12 jours avant de passer dans les mains des Anglais pour 10 ans ; Henri V restitue la cathedrale à l’archevêque.

Orléans libéré et Charles VII couronné (17 juillet 1429), Jeanne d’Arc retourne de Senlis vers la Loire et se présente alors à la porte Saint-Didier de la ville le 16 septembre 1429. La garde Anglaise refuse le passage par les ponts. Elle franchit l’Yonne à gué un peu au dessous de la ville.

La campagne est dévastée et la misère règne après un siècle de guerre, jusqu’au moment où les Anglais sont explusés de la cité par Charles VII en pleine reconquête.

En 1473, Louis XI de France envoie l’armée royale sur Sens pour réprimer une révolte : des émeutiers avaient attaqué la prison locale où des meneurs avait été enfermés suite à un différent de jeu de tacquemain avec le beau frère du secrétaire du roi. Les choses finissent par s’arranger et la ville se voit accorder par le roi l’autorisation d’avoir à nouveau un maire et un conseil municipal en 1474.

En 1490, l’archevêque guerrier Tristan de Salazar, qui rentre des guerres d’Italie avec un souffle de renouveau italien, confit au meilleur architecte de l’époque, Martin Chambiges, la construction des transepts de la cathédrale.

A la même époque, Villeneuve-la-Dondagre est un fief qui appartient au Chapitre de Sens.

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